Des centres spécialisés amélioreront la qualité de vie des victimes d’AVC

Maximum 15 hôpitaux dans notre pays pourront encore pratiquer des thrombectomies ou d’autres formes de soins interventionnels de l’AVC chez les patients après un infarctus cérébral. C’est ce que la ministre de la Santé publique, Maggie De Block (Open Vld), a décidé. « L’expertise de l’équipe soignante est vraiment primordiale. Elle détermine dans une large mesure si le patient gardera ou non des séquelles après un accident vasculaire, et, si oui, la gravité de celles-ci », explique la ministre.
Un infarctus cérébral, également connu sous le nom d’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, est une perturbation de la circulation sanguine dans le cerveau causée par un caillot de sang dans les artères. Sur les 18.000 Belges qui chaque année sont victimes d’un infarctus cérébral, la grande majorité peut être soignée grâce à un traitement médicamenteux pour dissoudre le caillot (thrombolyse). Chez environ 700 à 1.000 patients par an, un acte interventionnel est pratiqué, dans la majorité des cas par une thrombectomie.
Thrombectomie
Une thrombectomie est une intervention relativement neuve grâce à laquelle le neuroradiologue interventionnel retire le caillot à l’aide d’un stent. Ce dernier est généralement introduit par un cathéter dans l’artère située dans l’aine. Toute l’intervention se déroule sous imagerie médicale en direct.
Les chances d’une bonne récupération après cette intervention sont élevées mais, en même temps, cette technique est tellement complexe que tout le monde n’est pas à même de la pratiquer. Pour pouvoir garantir la meilleure qualité de soins possible aux patients, un neuroradiologue interventionnel doit pratiquer au minimum 40 à 60 interventions par an. La qualité de l’intervention diminue sinon sensiblement et le patient court alors davantage de risques de garder à vie de graves séquelles. De même, la coordination des soins par le neurologue et l’expertise de l’équipe soignante concernée sont cruciaux pour une issue favorable.
Golden hour (la course contre la montre)
Pour pouvoir garantir la meilleure qualité de soins possible aux patients devant subir un acte interventionnel, la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, a décidé de limiter le nombre de stroke units spécialisées à 15 dans notre pays. Deux facteurs sont dans ce domaine capitaux. Il y a tout d’abord la durée de transfert, le temps nécessaire pour transférer le patient à l’hôpital. Dans les soins des AVC, il est question de la golden hour : les chances d’un bon rétablissement sont en effet les plus grandes en cas d’intervention au cours de la première heure. Avec maximum 15 centres, nous pouvons répartir l’offre de façon à ce que le patient puisse toujours parvenir dans l’heure dans un centre spécialisé, peu importe où il se trouve.
En outre, les neuroradiologues interventionnels et les équipes soignantes concernées pourront, grâce à la concentration dans maximum 15 centres, développer l’expertise indispensable pour garantir aux patients la meilleure qualité possible.
Prochaines étapes
L’arrêté royal, paru aujourd’hui, 1er février 2019, au Moniteur belge, fixe le nombre maximum de centres pour des soins interventionnels de l’AVC dans notre pays. Au sein de la Conférence interministérielle de la Santé publique, ce nombre sera à présent réparti entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre ; les entités fédérées pourront ensuite accorder les agréments aux hôpitaux individuels.
Conséquences d’un infarctus cérébral
Chaque année, environ 18.000 Belges sont victimes d’un infarctus cérébral ou d’un AVC ischémique, soit presque 50 personnes par jour. Près de 30 % d’entre eux en décèdent des suites. 20 % en gardent des séquelles fonctionnelles très lourdes et doivent dans la plupart du temps séjourner à vie dans un établissement de soins ou une maison de repos. Près de 40 % en gardent des séquelles mais peuvent continuer à vivre de manière autonome. Seul 10 % d’entre eux n’en gardent aucune séquelle.
Soins oncologiques complexes
En décembre 2018, la ministre Maggie De Block avait également franchi une étape importante dans la concentration de la chirurgie oncologique complexe. A partir du premier juillet 2019, les hôpitaux qui souhaitent encore pratiquer des interventions chirurgicales pour le cancer de l’œsophage ou du pancréas devront effectuer au minimum 20 interventions par an. En effet, des études scientifiques indiquent que les chances de survie après une chirurgie pour un cancer de l’œsophage ou du pancréas sont significativement plus élevées dans un hôpital qui pratique au moins 20 opérations par an (plus d’info ici).