L’absentéisme fédéral en baisse pour la première fois depuis 2012. La réintégration est à la hausse.

L’étude annuelle de Medex (SPF Santé publique) sur l’absentéisme des fonctionnaires fédéraux montre pour la première fois depuis 2012 une diminution des absences pour maladie. En 2017, une moyenne de 6,15 jours sur 100 jours ouvrables n’ont pas été prestés pour cause de maladie. Par rapport à 2016, il s’agit d’une diminution de 1,13 %, alors que d’autres secteurs ont observé une augmentation.
« Pour la première fois depuis 2012, l’absentéisme diminue. C’est une bonne nouvelle. Mais nous devons faire plus. C’est pourquoi nous avons décidé en juillet 2018 de renforcer le processus de réintégration et d’ajuster les contrôles des absences », déclare Maggie De Block, ministre de la Santé publique.
« Via Empreva, nous avons également investi dans une équipe multidisciplinaire pour prévenir les risques professionnels. Mieux vaut prévenir que guérir. Cette année, Medex et Empreva, en collaboration avec les fonctionnaires dirigeants de l’administration fédérale, examineront quelles actions peuvent être entreprises dans le cadre de la politique de prévention et de contrôle. »
Le ministre Vandeput:
« Notre politique fonctionne. Nous constatons aujourd’hui les effets de notre politique sur les chiffres d’absentéisme en baisse. Les personnes qui font du télétravail sont par exemple moins souvent malades que les personnes qui n’en font pas. Nous prévoyons encore toute une série de mesures. Le nouveau statut des fonctionnaires en est l’une d’entre elles. Dans ce statut, nous misons encore davantage sur la réintégration en faisant collaborer différents services entre eux et en offrant un accompagnement individuel. Je suis convaincu que cela permettra de remettre plus de personnes au travail après une période de maladie. »
En 2017, non seulement il y a eu moins de fonctionnaires fédéraux malades (55.747 contre 58.302 en 2016), mais ils ont aussi été moins souvent absents pour cause de maladie (en moyenne deux fois par an contre 2,1 en 2016).
Toutefois, la durée moyenne par absence passe de 7,2 à 7,4 jours.
L’absentéisme de longue durée (absentéisme de plus d’un an) a également diminué en 2017 et est inférieur à celui du secteur privé (0,96 % contre 2,82 %). Dans l’administration fédérale, c’est principalement l’absentéisme de durée moyenne qui a augmenté (absences entre un mois et un an). Pour la première fois, il représente la plus grande part de l’absentéisme.
Quels fonctionnaires ont été absents en 2017 ?
- Les fonctionnaires statutaires (5,94 %) ont été moins absents que les agents contractuels (7,04 %) ;
- Les femmes fonctionnaires (6,91%) ont été absentes plus souvent et plus longtemps que les hommes (5,29%) ;
- L’absentéisme augmente avec l’âge jusqu’à 65 ans ;
- Les fonctionnaires peu qualifiés (D : 7,77 %) ont un taux d’absentéisme plus élevé que les fonctionnaires plus qualifiés (C : 6,86 %, B : 5,33 % et A : 4,11 %) ;
- L’absentéisme pour maladie est de 4,89 % à Bruxelles, 5,68 % en Flandre et 7,02 % en Wallonie.
Le stress continue d’augmenter
En 2017, les trois catégories de diagnostics pour lesquelles Medex a reçu le plus grand nombre de certificats étaient les suivantes :
- problèmes locomoteurs (19,3 %)
- troubles liés au stress (18,7 %)
- problèmes respiratoires (18,4 %)
Avec les problèmes locomoteurs (23,5 %), le stress (33,9 %) est responsable de plus de la moitié (57,4 %) des jours de maladie dans l’administration fédérale. La progression du stress comme principale cause du nombre de jours de maladie se poursuit en 2017, mais cette progression est moins importante que les années précédentes.
La visite du médecin contrôle
En 2017, les médecins contrôleurs ont effectué 42.993 contrôles d’absence pour cause de maladie.
Dans 89,9 % des absences contrôlées, le médecin a jugé l’absence justifiée. Dans 1,83 % des absences contrôlées, le médecin de contrôle a raccourci la période d’absence ou a déclaré l’absence non justifiée.
Le médecin de contrôle n’a pu se prononcer sur 8,2 % des absences parce que le fonctionnaire malade ne s’est pas présenté à la visite de contrôle. Un employeur peut imposer des sanctions à cet égard. « Un certain nombre de ces personnes avaient sans aucun doute un motif légitime mais nous ne pouvons pas tolérer les vrais abus. Les employeurs peuvent prendre des sanctions dans ce domaine », souligne la ministre De Block. « Nous allons également sensibiliser et encourager les employeurs à intervenir plus fermement à l’avenir. Je ne veux plus qu’un petit nombre de personnes malhonnêtes sapent le système au détriment de la grande majorité qui n’a rien à se reprocher. »
Reprise partielle du travail après une absence de longue durée
Les demandes de réduction de travail pour cause de maladie ont augmenté (de 1 508 demandes en 2016 à 1 643 en 2017). Le nombre de demandes pour le régime d’inaptitude de longue durée a augmenté (de 638 demandes en 2016 à 703 en 2017).
Quelques observations :
- 1 fonctionnaire malade sur 5 pouvant bénéficier du système de prestations réduites l’utilise effectivement ;
- Sur les 7 414 fonctionnaires absents depuis plus de 30 jours, 940 ont demandé une réduction des prestations de type « réintégration » et 703 une réduction des prestations de type « incapacité de longue durée » ;
- Sur 10 demandes de prestations réduites, il y a 6 demandes pour le régime « réintégration » et 4 pour le régime « incapacité de longue durée » ;
- 7 candidats sur 10 ont besoin de trois mois pour se réadapter à un rythme de travail normal ;
- 52,3 % des demandes au titre du régime « incapacité de longue durée » et 41,7 % des demandes au titre du régime « réintégration » concernent des personnes d’une cinquantaine d’années ;
- Plus de la moitié (52,6 %) des reprises de travail avec prestations réduites du système « réintégration » est demandée après une absence prolongée due au stress et près d’un cinquième (18,8 %) après des problèmes locomoteurs ;
- Seuls 3 % des fonctionnaires qui entrent dans le système de « réintégration » en sortent à nouveau dans les deux mois.
«Encore trop peu de gens utilisent la possibilité de reprendre le travail à temps partiel après une absence de longue durée. Et c’est bien dommage car cette mesure a justement été prise pour les aider. Il a été suffisamment démontré qu’une reprise progressive du travail accélère le processus de guérison », conclut la ministre Maggie De Block.
Pour encourager la réintégration, le statut a encore été élargi cette année et un grand nombre de scénarios sont prévus. En juillet, la ministre De Block a aussi obtenu des revenus nets plus importants pour les malades longue durée qui tentent de reprendre le travail à temps partiel. A côté de cela, les travailleurs dont le contrat est résilié pour des raisons de force majeure médicale mais qui sont encore en mesure de travailler reçoivent une prime de 1.800 euros pour augmenter leurs chances de réinsertion sur le marché de l’emploi.
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