Trois mesures contre les mutilations génitales féminines

Aujourd’hui, le 6 février, c’est la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines. Les mutilations génitales féminines sont un crime contre les droits humains, contre l’intégrité physique et la santé mentale et physique des femmes. Au cours de ces quatre dernières années, la ministre de la Santé publique, Maggie De Block (Open Vld), s’est engagée dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).
« Pratiquer des mutilations génitales féminines est une pratique épouvantable que je veux absolument combattre. Au cours de ces dernières années, j’ai pris un certain nombre d’initiatives pour soutenir non seulement les victimes mais également les équipes soignantes et accompagnantes. Ce combat est toutefois loin d’être terminé. Nous devons persévérer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus le moindre danger pour aucune fillette », explique Maggie De Block.
À court terme, les MGF causent des hémorragies, des infections et des décès. À long terme, elles sont responsables de douleurs chroniques, de troubles de la sexualité et de complications à l’accouchement. Actuellement, on estime à 17.000 le nombre de femmes et de fillettes qui, dans notre pays, ont très probablement été victimes d’une telle excision. Parce que beaucoup d’excisions ont lieu durant les vacances à l’étranger, ces chiffres ne sont qu’une grossière estimation. Pourtant, cette pratique est bel et bien interdite en Belgique depuis 2001.
Importantes réalisations dans le domaine des MGF
Une des réalisations importantes sont les formations proposées dans les centres pour sages-femmes et médecins. La ministre Maggie De Block a dégagé des moyens pour la formation de médecins et des aides-soignants par le GAMS (Groupe pour l’Abolition des mutilations sexuelles féminines). Entretemps, ce sont déjà 250 personnes qui ont été formées de cette manière.
Il existe également un manuel comprenant des directives pouvant guider les soignants en cas de MGF. Ce manuel contient des actions à entreprendre pour aider la victime. Outre ces directives, différentes campagnes de sensibilisation et formations ont été soutenues en faveur des professionnels de la santé concernés. Ces séances ont eu lieu dans les hôpitaux des villes de Liège, Bruxelles et Anvers. Il s’agit notamment des endroits où les mutilations génitales sont les plus fréquentes.
En 2019, le GAMS développera, validera et implémentera un protocole relatif aux mutilations génitales féminines destiné aux maternités de plusieurs hôpitaux : cinq francophones et cinq néerlandophones. Ce protocole servira de fil rouge aux sages-femmes et gynécologues lors du suivi et du traitement de victimes de mutilation génitale féminine. Maggie De Block soutient financièrement ce projet également.
De plus, le SPF Santé publique a subventionné une étude visant à actualiser les données relatives aux MGF. Cela permettra d’améliorer les interventions des services impliqués dans la protection et les soins des fillettes à risque et des femmes déjà victimes de MGF.
Un projet intitulé « Formation des praticiens de santé à la détection et à la gestion des mutilations génitales féminines – Phase 3 » a également été mis en place. Ce projet vise trois objectifs : améliorer les connaissances des professionnels, renforcer leurs capacités à soutenir les femmes concernées et approfondir leurs qualifications professionnelles afin de pouvoir prévenir les mutilations génitales féminies chez les jeunes filles à risque, notamment à l’aide d’un soutien familial.
Depuis 2014, une convention entre l’UZ de Gand et le CHU Saint-Pierre à Bruxelles prévoit un accompagnement médical et psychosocial dans le cadre du traitement des conséquences d’une mutilation génitale féminine. Ces centres hospitaliers offrent une aide médicale et psychosociale aux victimes de MGF ainsi qu’une opération reconstructive si nécessaire.
Dans ce cadre, il est important de souligner le droit de parole du médecin. Cela signifie qu’un médecin a le droit, et non l’obligation, de signaler un cas de mutilation ou un soupçon de personne à risque auprès des instances compétentes.